samedi 12 mars 2011

Lundi 7 mars

Ce matin, nous n’avons pas le temps de traîner car le préfet nous attend à 7h30 et nous tenons à être à l’heure afin de nous excuser pour hier. A peine sortis de son bureau nous partons directement vers l’école publique d’Adéta où nous sommes attendus par les professeurs et les élèves. Hélène profite de cet arrêt pour emmener Vivien à l’hôpital de la ville car il souffre d’une rage de dents depuis plusieurs jours. Nous partons ensuite visiter une plantation de café cacao. Le cacao pur sorti de sa coque est très apprécié par l’ensemble de l’équipe. Ce lundi étant jour de marché nous partons y flâner le temps d’attendre Hélène et Vivien. Après leur arrivée nous nous retrouvons autour d’un rafraîchissement dans un bar et la décision est prise de partir immédiatement vers Kpalimé. Cette étape est attendue par tous car elle signifie quartier libre. A peine arrivés nous déjeunons vite et déchargeons un des deux camions afin de pouvoir partir. Nous décidons de nous rendre à la cascade de Kpime.
Après un parcours semé d’embuches nous retrouvons un guide qui nous y accompagnera. Au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans la forêt tropicale, une nature sublime et verdoyante se dévoile sous nos yeux. Arrivés à la cascade il y a déjà deux femmes allemandes qui sont là. Après leur départ nous négocions avec le guide pour nous baigner puisque normalement c’est interdit, mais en Afrique avec quelque francs CFA tout est possible.
Nous sautons alors tous dans l’eau pour un rafraichissement bien mérité. Après une heure de baignade nous décidons de reprendre la route pour faire une escale au centre artisanal afin de commencer l’achat des souvenirs.
Devant nous s’entasse une masse de batiks, bijoux et sculptures artisanaux. Le temps de faire nos emplettes la nuit est déjà tombée et l’orage gronde au-dessus de nos têtes. Nous rejoignons le campement se situant chez le père Schwark vivant depuis 30 ans au Togo.

Dimanche 6 mars

Nous attendons l’arrivée de Matthias avant de partir, mais une longue discussion intervient sur la poursuite du Raid et son organisation. Ces échanges nous font prendre un grand retard. A 10h nous partons alors que nous étions attendus à 9h à Adéta par le préfet. Ce retard nous oblige à annuler le parcours prévu à VTT, nous ne faisons donc que les 2 derniers Km à vélo. Nous arrivons à Adéta à 14h où une vingtaine de personnes nous attend alors que l’ensemble de la population était présente le matin.


Après avoir déjeuné et fait les présentations d’usages, nous partons rendre visite aux femmes tisserandes du village qui ont de plus en plus de mal à pérenniser leur métier suite à l’invasion des produits chinois.















Nous nous rendons ensuite chez notre hôte où nous participons au Foutou. Pour ce faire, prenez 4 Yovo aux bras musclés. Faites les pilonner l’igname jusqu’à épuisement et l’affaire est dans le sac… ou plutôt dans le mortier. Le mortier étant un gros récipient en bois dans lequel les africains pilent toutes sortes de céréales. Nous terminons la soirée en musique et partons nous coucher car demain matin, il faut faire tout ce que nous n’avons pu faire aujourd’hui.

vendredi 11 mars 2011

Samedi 5 mars

Pour une fois tout le monde est prêt à 7h30 pour cette journée protocolaire. Enfin presque, sauf un, le « coach » qui descend tranquillement pour déjeuner. Une fois qu’il fut prêt, Hélène part en mototaxi faire des emplettes en ville. Nous attendons son retour pour enfin partir. Il est 9 h alors que le départ était prévu à 7h30. En Afrique, il faut savoir être patient. Nous nous rendons au village de Katoré où nous rejoignons le député, Mr Boukpessi, Matthias Latta, les chefs de cantons, de villages et beaucoup d’autres personnalités. Les discours de chaque représentant sont entrecoupés par des chants, des danses et des spectacles.
Les échassiers étaient très impressionnants perchés à plus de 5m de hauteur. Une fois les remerciements du député terminé, le coup d’envoi du match de foot pouvait avoir lieu. Kossi et Gaetan ont participé à ce match (écourté en temps, 2x15min). Ce match s’est terminé par une séance de tir au but où Gaétan a fumé Kossi en réussissant le dernier pénalty. Ensuite nous sommes invités pour une réception chez le chef du canton. Nous déjeunons dans son palais royal où la chaleur est insoutenable. Après avoir salué les autorités nous partons vers le barrage de Nangbeto qui régule le débit d’eau lors de la saison des pluies.
A proximité du barrage, nous pouvons observer des hippopotames, mais de loin car le gardien du lieu affirme qu’il faut une autorisation pour les voir de plus près. Mais en insistant un peu nous pouvons passer les barrières et nous rapprocher plus près mais le gardien nous a ensuite demander de repartir, ce qui fit encore se plaindre Dédé la Tambouille alias Delphine. Une fois rentrés, nous décidons de partir en ville afin de dîner (bien sur, sans oublier de prévenir Mamie Hélène). Il est 20 h et l’on nous prévient, que ce soir, nous sommes invités en discothèque par Matthias. Cela nous fait 2 h pour manger. Arrivés au restaurant, ils nous disent qu’il n’y a rien à manger. Après négociations, nous avons le droit à des omelettes/frites (très africain !). 1h30 après, nos omelettes arrivent enfin, sûrement le temps que les poules pondent ! A la sortie du restaurant on se prépare pour aller en boîte, mais au fur et à mesure, l’effectif réduit. A 23h30 on vient enfin nous chercher, seuls Delphine, Alain et Gaétan ont eu le courage d’attendre. Pendant la soirée, nous rencontrons des yovo français en coopération avec la DCC. A 3h nous rentrons enfin pour une courte nuit.

Vendredi 4 mars

Il est 6h, Sahib notre chauffeur préféré frappe aux portes des chambres car la journée doit être longue. Petit déj, douche et déchargement complet des véhicules. Le premier rendez-vous de la journée étant prévu à 60 km et la première moitié se passant sur une route à grande circulation est dangereuse, nous chargeons donc les vélos sur les véhicules. Après 30 km d’asphalte, nous attaquons les vélos sur une piste très sablonneuse et donc très difficile. L’équipe est déchaînée, nous parcourons les 30 km à une moyenne supérieure à 20 km/h. C’est la première fois que nous roulons si vite puisque même les véhicules n’ont pas réussi à nous suivre. Nous arrivons dans le village de Matekpo situé en pleine brousse, salué par l’ensemble de la population et des élèves. Après les discours traditionnels, nous visitons chaque classe (en bois et paille) où le mobilier manque cruellement. Les élèves sont assis à même le sol et ne bénéficient, ni de point d’eau à proximité, ni de commodités.



Nous sommes ensuite invités à déjeuner par le chef du village où nous est servi un plat typique de la brousse : de l’agouti (sorte de gros rongeur). Certains d’entre nous ont voulu gouter les boissons locales (Sodabi et Tchoukoutou) espérons qu’ils seront en bonne santé demain. Après avoir salué la population, nous partons rejoindre une sœur qui a pour projet la construction d’un orphelinat. Pour le moment, elle n’a que le terrain et le devis de l’infrastructure qu’elle veut mettre en place. La chaleur se faisant ressentir, nous nous offrons un rafraichissement dans un bar et là, surprise, on nous ressert à manger. A l’issue de ce repas, une bataille d’eau géante éclate dans la rue avec toute l’équipe et en dansant, même Michel y participe. Je ne vous dis pas dans quel état nous sommes remontés dans les bus.
Nous terminons la journée par la visite de l’ITT de Datcha, ancienne usine textile où était fabriquée la totalité des pagnes du Togo qui étaient exportés dans le monde entier. Malheureusement cette usine étant gérée par des capitaux étrangers, une fois la réserve de coton du pays épuisée, l’usine a été fermée et les machines délocalisées vers d’autre pays. Il est 17h30 et nous rejoignons enfin nos logements où une bonne douche nous attend. Cette journée a laissé beaucoup de traces, la fatigue se fait de plus en plus ressentir et suite à de nombreuses demandes de la part des raiders togolais à l’exception de Kossi et Vivien, l’étape vélo de demain ne sera que de 10 km car une journée chargée nous attend encore.

Mercredi 2 et jeudi 3 mars

La décision est prise de quitter Bassar afin de nous rendre vers Sokodé où parait-il la connexion internet est possible. Mais malheureusement pour nous, tous nos essais furent vains. Nous passons la nuit dans la maison du cameraman qui nous filme lors des grandes manifestations. Le lendemain matin, un calme inhabituel règne sur le campement car Alain et Bibi doivent repartir vers le Burkina. C’est avec une grande tristesse que nous les laissons repartir. Les mouchoirs étaient les bienvenus pour beaucoup d’ entre nous.
Nous prenons la route ½ heure après eux en direction d’Atakpamé. 192 km en 6h. C’est avec un grand soulagement que nous arrivons enfin à destination. Nous avons rendez-vous dans un grand hôtel sur les hauteurs de la ville. Nous sommes accueillis en musique par des danseuses qui nous entrainent les uns après les autres à les rejoindre. Nous acceptons malgré la fatigue qui nous gagne.

Alors que nous pensions dormir dans la cour de l’hôtel comme la dernière fois, nous sommes amenés dans un centre de la Croix Rouge togolaise, où nous disposons d’une chambre individuelle pour certains double pour d’autres avec douche et toilettes. Cela fait quand même deux semaines que nous n’avions pas vu de lit et eu de douche telle que nous le connaissons. Bonne nuit.

Mardi 1er mars

Départ à vélo à 8h avec un guide de la région, qui nous emmène vers deux villages. Nous commençons par nous arrêter dans une école primaire où la directrice est très surprise de notre arrivée et reste sans réaction lorsque nous lui offrons du matériel. Il est vrai qu’ils ne sont pas habitués à ce genre d’initiative. Nous continuons notre route et allons saluer le chef de canton qui nous accueille dans son palais royal. Nous avons la chance qu’il se rende après notre venue chez le préfet et il dialogue avec nous alors qu’habituellement c’est un de ses adjoints qui communique.
Nous repartons ensuite toujours à vélo sous 37° à l’ombre pour 15 km afin de nous rendre au village de Bougabou. Nous nous rendons dans une nouvelle école primaire où l’accueil est totalement différent. Le directeur nous accueille et nous prenons ses doléances. Mais, lorsque nous lui offrons quelques dons, il appelle directement tous les professeurs et on ressent un bonheur extrême les envahir, malgré le peu de matériel distribué. Il fait sortir tous les élèves de classe pour leur présenter ce que monsieur Alain et son équipe leur ont amené. C’est une véritable ovation qui nous touche beaucoup. Nous rentrons enfin vers le campement pour déjeuner.
En début d’ après-midi, nous partons vers un orphelinat. La particularité de cet établissement est que 95% des enfants présents dans ce centre sont victimes du SIDA. Trois personnes encadrent 250 orphelins. Ils travaillent dans des conditions très difficiles : un local d’environ 40m², et une petite cour extérieure. Les enfants sont dirigés vers des familles d’accueil dans le village. Ce centre bénéficie d’une aide financière d’Adecco France depuis 4 ans. Personnellement ce fut le moment le plus difficile émotionnellement depuis le début du RAID, j’avoue que j’ai versé mes premières larmes. Avant de partir, nous leur avons offert des jouets, des vêtements et des sachets de farines nutritives. Après ces émotions, nous partons voir les hauts fourneaux de Nangbeni qui servaient à extraire le fer du sol il y a 200 ans. Lors du retour, nous restons ensablés avec le bus. Au bout d’une bonne demi-heure de poussette nous pouvons enfin rentrer.